Les tiers-lieux se développent dans trois directions pouvant se renforcer les unes les autres. Cependant, il est important d’accompagner les entreprises individuelles.
1- Les pionniers et les entrepreneurs individuels de la première heure
Ce sont le plus souvent des défricheurs, qui prennent de vrais risques, installés en ville ou à la campagne. Ils sont le fait d‘initiatives à la fois individuelles et collectives. Ils investissent pour réussir et se révèlent tels de véritables catalyseurs et développeurs d’écosystèmes locaux. Ce sont les plus nombreux et ils continuent à émerger partout sur le territoire. Leur force tient de la communauté qu’il ont su former et dans leur connaissance du terrain. Pionniers, ils demeurent néanmoins fragiles et ont besoin de conseils et d’aides publiques ponctuelles, en particulier de leurs élus locaux.
2- Les réseaux de tiers-lieux régionaux
Ils sont peu différents des entrepreneurs individuels dans leur approche. Cependant, ils développent de vrais réseaux nationaux dans de grandes villes mais aussi en rase campagne. Ils gardent une approche de terrain et restent très sensibles à la demande locale. Ils axent leur développement sur la richesse des échanges dans la communauté, le réseau et la marque.
3-Les groupes nationaux ou internationaux
Ils sont venus s’inscrire plus récemment dans le développement du coworking dans Paris intramuros essentiellement, et font souvent la Une. Ils représentent la plus grosse offre immobilière avec une forte capacité d’investissement. À mi-chemin entre le centre d’affaires et le coworking, leur clientèle recherche avant tout un lieu moins cher qu’un bureau individuel, une adresse réputée, des services, profitant d’échanges qu’elle n’a pas dans un bureau classique. Pour le moment, s’ils se cantonnent aux grandes agglomérations, certains commencent à ouvrir des franchises dans les régions.
En conclusion
Parce que la demande est forte, les trois profils cohabitent aujourd’hui. La comparaison avec l’hôtellerie est tentante avec ses chaînes nationales et internationales, ses chaînes locales et ses hôtels indépendants ou ses appart’hôtels. Cependant, elle possède une réelle limite. Les tiers-lieux, encore peu nombreux -même 2000 peut sembler important- peuvent avoir de plus en plus un rôle de (re)développement local et d’attractivité des territoires. Ils peuvent offrir des opportunités pour chaque village, chaque bourg, chaque petite ville. En ce sens, leur modèle est fragile et une vraie stratégie nationale d’accompagnement doit être développée pour le consolider.
Ce sera un des enjeux majeurs du Conseil national des tiers-lieux que la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités locales, Jacqueline Gourault, installera le 17 juin, faisant ainsi suite au rapport de la Mission Coworking.
À suivre de près !